Denis Simard : l’art de conjuguer humanité et humilité pour soutenir ceux qui en ont besoin

Texte de Raymonde Thériault, bénévole aux communications.

En juillet de cette année, on célébrera le 25e anniversaire du malheureux déluge du Saguenay, mais également la 16e année de bénévolat de Denis Simard, bénévole dans la section Fjord du Saguenay.
 
Denis Simard, bénévole dans la section Fjord du Saguenay, homme aux cheveux blancs avec lunettes noires qui sourit à la caméraC’est au mois de juillet 1996 que le bassin versant du Lac Kénogami reçoit rapidement plus de 245 mm de pluie, c’est plus d’une fois et demie sa capacité maximale. Avec plusieurs effets dominos, et étant dans une région montagneuse, le déluge provoque l’évacuation de 16 000 personnes et plus de 500 résidences sont complètement détruites dans la région du Saguenay.
 
Tout comme la petite maison blanche qui a su résister à ce géant torrentiel, le chalet que Denis Simard avait transformé en résidence principale en l’agrandissant aux abords du Lac Kénogami a résisté malgré d’importants dommages subis. Lors de ce déluge, Denis Simard était pompier volontaire dans la même région. Dans son cheminement et pendant ses 25 années passées dans cette région, il a agi comme directeur adjoint du service incendie et aussi comme conseiller municipal, tout en travaillant au CÉGEP de Jonquière.
 
« Lors du déluge, j’étais alors pompier volontaire et tout le monde se mobilisait. Je me rappelle que nous avons aidé à l’évacuation, dont des touristes français, en hélicoptère avec les Forces armées canadiennes. La Croix-Rouge aidait les gens, au début en les rassurants, en aidant à la relocalisation temporaire et, par la suite, en donnant des bons pour de la nourriture par exemple. Pour ma part, ma résidence avait pour plus de 75 000 $ de dommages et la Croix-Rouge a su m’aider. J’ai tellement reçu de la Croix-Rouge, » nous raconte-t-il lorsque nous l’avons rencontré.
 
C’est effectivement lors de ce déluge qu’il rencontre Ghislain Lalancette (surnommé « Papa », un diminutif affectueux des bénévoles de la région), responsable d’intervention de la Croix-Rouge de la région en 1998. C’est alors que Denis Simard lui promet qu’à sa retraite, il deviendra bénévole pour la Croix-Rouge, « pour redonner ce qu’il a reçu », nous mentionne-t-il.
 
C’est en 2004 que l’heure de la retraite sonne. Il donne son nom immédiatement, comme promis, pour débuter son parcours à la Croix-Rouge dans l’équipe d’intervention.
 
« Ça rejoignait les mêmes valeurs que lorsque j’étais pompier. La Croix-Rouge est la plus belle organisation que je connaisse. Elle est présente dans plus de 192 pays. Elle a des valeurs humaines. Les gens qui sont dans l’organisation sont véritablement là pour aider, pour faire une différence. »
 
D’ailleurs, Denis Simard incarne les sept principes fondamentaux de la Croix-Rouge. Il s’assure de faire ressortir le meilleur de ceux qu’il rencontre. Que ça soit un nouveau bénévole dans l’équipe d’intervention, ou un ancien, il fait des pieds et des mains pour s’assurer de l’unité au sein de l’équipe.
 
Son parcours au sein de la Croix-Rouge canadienne est remarquable. Durant son implication à la gestion des urgences (GDU), Denis est chef d’équipe adjoint pour l’équipe d’intervention d’urgence (EIU) et l’équipe d’intervention services aux individus (EISI). Il est également responsable de la logistique au sein de l’EISI. C’est-à-dire qu’il s’assure que les membres de son équipe aient le matériel requis pour intervenir sur les sinistres, que ce soit en couvertures, en trousses d’hygiène ou même en formulaires! Il aide également le responsable de l’équipe à faire les entrevues pour les nouveaux candidats. De plus, il est responsable de trouver des fournisseurs de la Croix-Rouge dans la région du Saguenay. Ces fournisseurs acceptent les bons que les bénévoles de la Croix-Rouge donnent aux gens qui vivent un sinistre.
 
Plusieurs membres de l’équipe d’intervention ont témoigné que la générosité de Denis, son implication et sa grande disponibilité, peu importe l’heure, sont des qualités remarquables qui lui sont propres. Fiable et responsable, il a tenu le fort localement lorsque ses collègues bénévoles allaient donner du temps lors de grosses opérations d’urgence ailleurs au Québec ou au Canada.
 
« Lorsqu’il y a des enfants dans un sinistre, on leur donne souvent un ourson pour les rassurer et créer une connexion avec eux. Suite à un incendie que nous avons eu, il y a une madame de 82 ans à qui nous avons donné un ourson, on croyait qu’elle en avait besoin. Et nous n’avions pas tort; nous voulions simplement le tenir lors d’un transfert et celle-ci refusait de laisser aller son ourson et sa couverture que nous lui avions donnée. Il faut adapter notre approche à chaque intervention et parfois c’est une connexion avec les sinistrés qui leur permettent de leur donner du courage et de se relever tranquillement d’une dure épreuve. Ils s’accrochent à l’aide qu’on leur offre. C’est parfois un oubli de lunettes, ou les gens sortent nu-pied, ou perde des bagues, des photos, des souvenirs qui partent en fumée.  Nous les aidons à reprendre leur esprit et les orienter du mieux que nous pouvons. »
 
La Croix-Rouge, c’est surtout le contact humain, explique Denis Simard. C’est certain que depuis la pandémie de la COVID, la Croix-Rouge intervient différemment, mais celle-ci reste présente pour les sinistrés, et plus que jamais. Les bénévoles interviennent différemment sur le terrain depuis le début de la pandémie. Les sinistrés sont de plus en plus affectés par les différents événements, mais le simple fait que des bénévoles de la Croix-Rouge soient présents aide. Selon Denis Simard : « Le couvre-feu n’aide pas et ajoute une goutte de plus à la difficulté des gens qui pensent au pire, ils sont plus vulnérables. Nous sommes là à les rassurer et notre approche au niveau de la Croix-Rouge a un peu changé, nous avons dû nous adapter. »
 
Lors du tout récent inventaire de l’équipement, Denis a contacté tous les membres de l’équipe d’intervention par téléphone pour voir à leur bien-être. Ce sont des petites attentions comme cela qui font la différence et qui rendent le sentiment d’appartenance encore plus fort au sein de l’équipe. Lorsque nous demandons pourquoi, il mentionne qu’ils se rencontraient une fois par deux mois environ pour parler des différentes interventions pour faire des débreffages et des mises au point. Depuis le début de la pandémie, les rencontres se font très rarement. D’où l’importance de créer d’autres types de contact avec les bénévoles de l’équipe.
 
Ce qui rend Denis Simard exceptionnel est son niveau d’adaptation à tous les changements survenus dans la façon d’intervenir depuis le début de son implication et ceci inclut la technologie, à 72 ans.
 
En 2017, Denis Simard reçoit le prix du service méritoire de la Croix-Rouge canadienne en reconnaissance de son volontariat exceptionnel.
 
Nous lui avons demandé s’il s’ennuyait d’être pompier lorsqu’il se présente sur les lieux d’un incendie pour aider les sinistrés : « Souvent, lorsque j’arrive sur un incendie, je reconnais certains pompiers avec qui je me suis entrainé ou avec qui j’ai eu de la formation. Mais on s’occupe directement des sinistrés. Les pompiers ont déjà fait un premier pas avec eux, mais des gens qui passent au feu vivent des choses, et nous sommes là pour les réconforter et passer ces moments avec eux et les orienter dans les heures qui suivent. »
 
Chose est certaine, Denis Simard, 72 ans, veut continuer de donner son temps à la Croix-Rouge. Il mentionne que sa paie c’est le merci qu’il reçoit des sinistrés.
 
Denis Simard est une personne humble qui croit en la mission et se donne à 100 %; il ne s’implique pas pour les honneurs. La Croix-Rouge canadienne compte plusieurs milliers de Denis Simard : des bénévoles qui s’impliquent sans compter leurs temps, à toute heure du jour et de la nuit. Si vous vous voyez un peu en Denis et que vous donnez de votre temps pour la Croix-Rouge, nous vous remercier de tout coeur. #MerciAuxBénévoles!
 
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