Le 20 mars dernier, la Croix-Rouge canadienne a tenu son 20e événement-bénéfice annuel au New City Gas, rassemblant plus de 325 invités pour une soirée marquée par l’émotion et la générosité. Parmi les moments forts de la soirée, Martine Lalonde, bénévole de la région métropolitaine de Montréal, a su toucher droit au cœur.
Considérée comme le plus grand événement de financement de la Croix-Rouge au Canada, cette soirée annuelle lui a donné la parole pour partager un témoignage empreint de sensibilité et mettre en lumière le rôle crucial des bénévoles lors de sinistres individuels.

Témoignage de Martine Lalonde, bénévole de la Croix-Rouge canadienne
« Lorsque j’ai pris ma retraite, je savais que je ferais du bénévolat. Je savais que je voulais être au service des personnes.Donc, après 43 ans au Mouvement Desjardins, je me suis inscrite sur le site web de la Croix-Rouge canadienne et on m’a offert une nouvelle mission :
Celle d’intervenir auprès des personnes affectées par un sinistre
Je suis fièrement bénévole à la Croix-Rouge canadienne depuis deux ans et demi. Je fais partie d’une belle équipe de 85 bénévoles assignés à l’île de Montréal, seulement.À ce jour, je suis intervenue sur 49 sinistres liés à des incendies, des bris d’aqueduc, des inondations et des évacuations.
Chaque intervention a ses particularités, et croyez-moi, pour les personnes affectées par un sinistre, c’est très difficile.
Des histoires de courage, de résilience et d’humanité
Un matin de novembre, il fait froid. Un incendie et deux appartements sont évacués. Un locataire est parti en ambulance et, dans l’autobus fourni par le Service d’incendie de Montréal, il y a une jeune femme enveloppée d’une couverture de la Croix-Rouge, en petite nuisette… pas de manteau, pas de chaussures, pas de téléphone. Elle sait qu’elle ne pourra pas réintégrer son appartement. Elle est silencieuse… seule…Je me présente et l’informe que je vais l’aider à se relocaliser pour quelques jours. À mon avis, elle n’a pas plus de 25 ans. Je lui propose d’appeler ses parents pour les informer de ce qui lui arrive. Pas de réactions. J’attends un peu… Elle décide d’appeler sa sœur, je lui passe mon téléphone.
Elle lui parle, l’informe de sa situation et en me redonnant mon téléphone, elle éclate en sanglots, elle est inconsolable. Le chauffeur-pompier de l’autobus et moi, nous l’enveloppons dans trois autres couvertures et je reste près d’elle.
Finalement, les ambulanciers viennent l’évaluer et décident de l’amener à l’hôpital, car elle avait inhalé de la fumée. En fin de journée, je suis rappelée pour aller à l’hôpital. C’est encourageant de voir qu’elle va mieux. Elle en sortira vêtue de vêtements fournit par des bénévoles de l’hôpital, ainsi qu’une adresse pour s’héberger temporairement et une carte de crédit prépayée pour s’alimenter, le tout offert par la Croix-Rouge.
En décembre, une maison de chambres. Un incendie. C’est sérieux, pas question de retourner dans leur chambre avant plusieurs jours, voire plusieurs semaines.
Je retrouve dans l’autobus du Service incendie de Montréal, neuf personnes visiblement vulnérables. Toutefois, c’est clair, ils sont tissés serré. Je vois le soutien entre eux.
Il y a cette dame, Madame D (octogénaire), qui demeure dans une des chambres depuis 42 ans. Elle ne voit pas bien et elle est muette. Je dois lui expliquer notre offre de service, je dois faire attention à mon ton afin de ne pas la brusquer. Je dois parler lentement. Elle me fait signe qu’elle comprend. Imaginez, elle est complètement sortie de sa zone de confort…
Il y a aussi M. Il ne peut pas parler, il a subi une trachéostomie. Ses yeux abondent de bienveillance. Il veut me parler. Je lui donne une feuille pour écrire. Il m’écrit, JE SUIS DÉCOURAGÉ ! Mon cœur fond, je lui prends la main et je lui dis qu’on va bien prendre soin de tout le monde et qu’il y a des pistes de solutions pour la suite.
Un à un, je les rencontre, ils n’ont pas de famille. Ils sont une famille.
Pour ne pas les séparer, je m’assure qu’ils soient tous relocalisés au même hôtel. Aussi, je leur fournis des adresses pour le plus long terme; soit des organismes pour les aider, au besoin, à trouver un logement, meubles, etc.
Le chauffeur-pompier de l’autobus va les reconduire à l’hôtel. Je suis soulagée, ils sont ensemble.
Pour conclure, je veux vous dire ceci : les personnes affectées par un sinistre sont très reconnaissantes envers la Croix- Rouge. Ils sont souvent surpris de ce que nous leur offrons. Il arrive même qu’ils me demandent quelles seront les modalités pour rembourser la Croix-Rouge. Et moi de les rassurer en leur disant qu’ils n’ont pas à nous rembourser, car, les sommes proviennent… de donateurs !
En partageant son expérience, Martine a donné une voix à des milliers de bénévoles qui, comme elle, répondent présents lorsque les gens vivent des moments parmi les plus difficiles de leur vie. Son témoignage a non seulement ému l’audience, mais a aussi rappelé avec force l’importance du soutien communautaire et de l’engagement bénévole. Merci à Martine, et à tous les bénévoles, pour leur courage, leur compassion et leur indéfectible solidarité. »
Devenez bénévole à la Croix-Rouge canadienne
À la Croix-Rouge canadienne, il existe toutes sortes de manières de rendre service à votre communauté en tant que bénévole, que ce soit en aidant les sinistrés pendant nos interventions d’urgence, en siégeant aux comités, en appuyant le service à la clientèle ou en nous donnant un coup de main dans nos tâches administratives.Découvrez les possibilités de bénévolat dès aujourd’hui et rejoignez un mouvement humanitaire qui change des vies.