Par Alicia Draus, gestionnaire des communications, Croix-Rouge canadienne
Un vendredi soir, à la fin de ma journée de travail, mon gestionnaire m’a envoyé un message qui disait : « Feux au Labrador. Es-tu disponible? ».
« Absolument! », me suis-je empressée de répondre. J’avais récemment joint la Croix-Rouge canadienne et j’étais impatiente de participer à un déploiement. Le problème, bien sûr, serait de m’y rendre. Les communautés du Labrador sont éloignées et difficilement accessibles.
Il a fallu quelques jours pour organiser le voyage, mais le mardi, plus d’une demi-douzaine de membres du personnel de la Croix-Rouge canadienne du Canada atlantique et d’ailleurs, dont moi-même, avons pris l’avion à Halifax, en Nouvelle-Écosse, à destination de Happy Valley-Goose Bay, à Terre-Neuve-et-Labrador.
Le 12 juillet 2024, un incendie de forêt près de Labrador City a forcé l’évacuation de près de 9 000 personnes de l’ouest du Labrador. Un grand nombre d’entre elles se sont dirigées à Happy Valley-Goose Bay, où la Croix-Rouge canadienne était présente pour les aider à s’inscrire et à trouver un hébergement, leur fournir des articles de première nécessité, leur proposer des services de soutien à la santé mentale, et plus encore.
À mon arrivée, l’évacuation n’en était qu’à ses débuts. Bien entendu, plusieurs choses devaient encore être mises en place, mais les personnes évacuées étaient juste heureuses de voir tant de gens présents pour les aider.
« Depuis que nous sommes ici, nous ne faisons que recevoir de l’aide, tout le monde est attentif à nos besoins, m’a dit une femme. C’est absolument extraordinaire. Les gens qui viennent de Labrador City sont tellement heureux de tout ce qui a été fait pour eux. »
Une autre famille à laquelle j’ai parlé a passé ses premières nuits loin de chez elle dans un centre d’hébergement d’urgence aménagé à l’aréna. Lorsqu’un nouveau centre d’hébergement doté de chambres individuelles a ouvert à Muskrat Falls, la famille comptait parmi les premières personnes évacuées à y arriver. Deux chambres leur ont été attribuées, l’une pour les parents et l’autre, avec des lits superposés, pour les enfants.
« Je suis tellement reconnaissant envers la communauté de la Croix-Rouge, elle nous est d’une grande aide », m’a dit le père après s’être enregistré au nouveau site. Alors qu’un bénévole guidait les membres de la famille vers leurs nouvelles chambres, le garçon, tout sourire pendant qu’il parcourait les lieux du regard, a déclaré : « c’est sympa, ici! ».
Des milliers de personnes ont été contraintes de quitter leurs domiciles sans savoir combien de temps s’écoulerait avant leur retour. Et pourtant, toutes les personnes à qui j’ai parlé étaient positives, optimistes, reconnaissantes du soutien qu’elles recevaient.
J’ai particulièrement été touchée par une rencontre avec une adolescente. Elle souriait timidement alors que sa mère me racontait l’histoire du départ précipité de sa famille, lors de l’évacuation de Labrador City. Elle avait dit à sa fille de n’emporter que l’essentiel. En soulevant la valise de la jeune fille pour la mettre dans la voiture, les parents s’étaient demandé pourquoi elle était si lourde.
Il se trouve que l’adolescente avait rempli sa valise de livres et n’avait emporté qu’un seul ensemble de vêtements de rechange. J’ai ri avec la famille, mais je comprends. Après avoir accepté le déploiement, j’avais demandé à mon mari : « Je ne sais pas combien de temps je vais partir… Combien de livres devrais-je emporter? ». En fin de compte, ça n’avait aucune importance : je n’ai pas eu le temps d’ouvrir un seul livre.
Ce qui m’a rendue particulièrement fière, c’est de faire la connaissance de tous les incroyables bénévoles qui travaillent au sein de la Croix-Rouge. Tous ces gens de tous les horizons sont prêts à mettre leur vie en pause pour se rendre dans des communautés partout au pays afin de venir en aide à des personnes qu’ils n’ont jamais rencontrées. Leur dévouement et leur altruisme m’ont impressionnée.
La Croix-Rouge n’est pas la seule organisation à apporter son soutien lorsque la population a besoin d’aide. Au Labrador, j’ai assisté à un véritable travail d’équipe. De nombreux organismes collaboraient sur le terrain.
Pendant que la Croix-Rouge canadienne s’occupait de l’hébergement, l’Ambulance Saint-Jean s’occupait des premiers soins. De nombreuses organisations ont proposé leurs bâtiments pour la mise en place des lieux d’hébergement. Et l’Armée du Salut veillait à ce que les personnes évacuées et les bénévoles aient de quoi manger.
Toutefois, un déploiement, ce n’est pas toujours facile. Les journées sont longues. On partage un hébergement. Les déplacements d’un site à l’autre sont fréquents. De plus, au Labrador, les services cellulaire et Internet n’étaient pas toujours fiables, mais j’ai pu rencontrer tellement de personnes incroyables, des bénévoles aux personnes évacuées qui, malgré tout ce qu’elles avaient traversé, conservaient leur attitude positive et étaient juste heureuses de me raconter leurs histoires. Alors que j’étais là pour les aider, elles réussissaient toujours à me faire sourire.
Un vendredi soir, à la fin de ma journée de travail, mon gestionnaire m’a envoyé un message qui disait : « Feux au Labrador. Es-tu disponible? ».
« Absolument! », me suis-je empressée de répondre. J’avais récemment joint la Croix-Rouge canadienne et j’étais impatiente de participer à un déploiement. Le problème, bien sûr, serait de m’y rendre. Les communautés du Labrador sont éloignées et difficilement accessibles.
Il a fallu quelques jours pour organiser le voyage, mais le mardi, plus d’une demi-douzaine de membres du personnel de la Croix-Rouge canadienne du Canada atlantique et d’ailleurs, dont moi-même, avons pris l’avion à Halifax, en Nouvelle-Écosse, à destination de Happy Valley-Goose Bay, à Terre-Neuve-et-Labrador.
Un incendie qui entraîne l’évacuation de Labrador City et de Wabush
Le 12 juillet 2024, un incendie de forêt près de Labrador City a forcé l’évacuation de près de 9 000 personnes de l’ouest du Labrador. Un grand nombre d’entre elles se sont dirigées à Happy Valley-Goose Bay, où la Croix-Rouge canadienne était présente pour les aider à s’inscrire et à trouver un hébergement, leur fournir des articles de première nécessité, leur proposer des services de soutien à la santé mentale, et plus encore. À mon arrivée, l’évacuation n’en était qu’à ses débuts. Bien entendu, plusieurs choses devaient encore être mises en place, mais les personnes évacuées étaient juste heureuses de voir tant de gens présents pour les aider.
« Depuis que nous sommes ici, nous ne faisons que recevoir de l’aide, tout le monde est attentif à nos besoins, m’a dit une femme. C’est absolument extraordinaire. Les gens qui viennent de Labrador City sont tellement heureux de tout ce qui a été fait pour eux. »
Résilience et entraide : témoignages des personnes évacuées en raison des feux de forêt au Labrador
Une autre famille à laquelle j’ai parlé a passé ses premières nuits loin de chez elle dans un centre d’hébergement d’urgence aménagé à l’aréna. Lorsqu’un nouveau centre d’hébergement doté de chambres individuelles a ouvert à Muskrat Falls, la famille comptait parmi les premières personnes évacuées à y arriver. Deux chambres leur ont été attribuées, l’une pour les parents et l’autre, avec des lits superposés, pour les enfants.
« Je suis tellement reconnaissant envers la communauté de la Croix-Rouge, elle nous est d’une grande aide », m’a dit le père après s’être enregistré au nouveau site. Alors qu’un bénévole guidait les membres de la famille vers leurs nouvelles chambres, le garçon, tout sourire pendant qu’il parcourait les lieux du regard, a déclaré : « c’est sympa, ici! ».
Des milliers de personnes ont été contraintes de quitter leurs domiciles sans savoir combien de temps s’écoulerait avant leur retour. Et pourtant, toutes les personnes à qui j’ai parlé étaient positives, optimistes, reconnaissantes du soutien qu’elles recevaient.
J’ai particulièrement été touchée par une rencontre avec une adolescente. Elle souriait timidement alors que sa mère me racontait l’histoire du départ précipité de sa famille, lors de l’évacuation de Labrador City. Elle avait dit à sa fille de n’emporter que l’essentiel. En soulevant la valise de la jeune fille pour la mettre dans la voiture, les parents s’étaient demandé pourquoi elle était si lourde.
Il se trouve que l’adolescente avait rempli sa valise de livres et n’avait emporté qu’un seul ensemble de vêtements de rechange. J’ai ri avec la famille, mais je comprends. Après avoir accepté le déploiement, j’avais demandé à mon mari : « Je ne sais pas combien de temps je vais partir… Combien de livres devrais-je emporter? ». En fin de compte, ça n’avait aucune importance : je n’ai pas eu le temps d’ouvrir un seul livre.
Soutien et collaboration communautaires à la suite de l’évacuation donnant suite aux incendies au Labrador
Ce qui m’a rendue particulièrement fière, c’est de faire la connaissance de tous les incroyables bénévoles qui travaillent au sein de la Croix-Rouge. Tous ces gens de tous les horizons sont prêts à mettre leur vie en pause pour se rendre dans des communautés partout au pays afin de venir en aide à des personnes qu’ils n’ont jamais rencontrées. Leur dévouement et leur altruisme m’ont impressionnée.
La Croix-Rouge n’est pas la seule organisation à apporter son soutien lorsque la population a besoin d’aide. Au Labrador, j’ai assisté à un véritable travail d’équipe. De nombreux organismes collaboraient sur le terrain.
Pendant que la Croix-Rouge canadienne s’occupait de l’hébergement, l’Ambulance Saint-Jean s’occupait des premiers soins. De nombreuses organisations ont proposé leurs bâtiments pour la mise en place des lieux d’hébergement. Et l’Armée du Salut veillait à ce que les personnes évacuées et les bénévoles aient de quoi manger.
Toutefois, un déploiement, ce n’est pas toujours facile. Les journées sont longues. On partage un hébergement. Les déplacements d’un site à l’autre sont fréquents. De plus, au Labrador, les services cellulaire et Internet n’étaient pas toujours fiables, mais j’ai pu rencontrer tellement de personnes incroyables, des bénévoles aux personnes évacuées qui, malgré tout ce qu’elles avaient traversé, conservaient leur attitude positive et étaient juste heureuses de me raconter leurs histoires. Alors que j’étais là pour les aider, elles réussissaient toujours à me faire sourire.
