En l’honneur des 16 jours d’activisme contre les violences basées sur le genre, la Croix-Rouge canadienne a voulu souligner les efforts que nous déployons pour aider à prévenir et lutter contre les actes de violence basés sur le genre qui sont commis dans nos communautés et ailleurs dans le monde.
Haïti traverse actuellement une crise sociale, économique, sécuritaire et sanitaire majeure. Dans un rapport récent publié conjointement par le Bureau intégré des Nations Unies en Haïti et le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH) (en anglais seulement), on recense les crimes sexuels perpétrés contre des femmes, des filles et des garçons de tous âges, ainsi que, dans une moindre mesure, des hommes. Des personnes LGBTI+ ont également été ciblées.
Un partenariat de longue date unit la Croix‑Rouge canadienne et la Croix‑Rouge haïtienne, qui collaborent depuis plus de 31 ans pour répondre aux immenses besoins humanitaires en Haïti.
Un projet de rétablissement à long terme
Ainsi, grâce à la générosité de la population canadienne et du gouvernement du Canada, la Croix-Rouge canadienne travaille avec la Croix-Rouge haïtienne sur un projet de rétablissement à long terme. Lancée en novembre 2021, cette initiative vise notamment à améliorer les services de santé et le soutien offert aux membres de la communauté.
Trois projets sont en cours. L’objectif de l’un d’eux est d’améliorer les services de santé d’urgence et la capacité d’adaptation des femmes, des personnes en situation de handicap et des personnes aînées dans deux zones urbaines mal desservies de Carrefour-Feuilles et de Tabarre à Port-au-Prince. Un des axes d’intervention vise à améliorer la capacité des bénévoles de la Croix‑Rouge haïtienne à offrir des services d’urgence de base, chez eux, dans leurs communautés. Il est essentiel de sensibiliser les bénévoles aux enjeux de la protection, de l’égalité entre les genres, de l’inclusion et de l’engagement communautaire (PGIE) puisqu’ils interviennent dans les situations d’urgence. Ainsi, une centaine de membres du personnel bénévole et rémunéré ont reçu une formation sur la manière d’offrir des services de santé de base en tenant compte de ces enjeux.
Wana Jean-Baptiste, Officière PGIE pour la Croix-Rouge haïtienne
Des formations offertes aux bénévoles
Dans cette optique, quatre séances de formation sur la PGIE ont été offertes en juin et en juillet 2022 aux bénévoles de la commune de Tabarre. À la fin des quatre semaines de formation, 79 bénévoles, dont 41 étaient des femmes, avaient été formés.
Ces formations ont été organisées par Wana Jean-Baptiste, agente PGIE pour la Croix-Rouge haïtienne, qui effectue un travail remarquable auprès des bénévoles malgré la situation actuelle difficile.
Plusieurs modules sont abordés pendant les quelques jours que durent la formation afin de bien intégrer les nouvelles notions. « Les bénévoles auront à tenir des séances de sensibilisation dans la communauté, qui est diversifiée. Comme les bénévoles seront en contact avec des personnes de tous les horizons sur le terrain, nous voulons nous assurer qu’ils et elles ne vivent aucune forme de comportements discriminatoires. »
Ces formations sont obligatoires, mais très populaires chez les bénévoles. « C’est un des avantages qu’offre la Croix-Rouge, de pouvoir recevoir des formations. Elles sont très demandées », selon Wana.
Ces formations sont essentielles, car, selon plusieurs témoignages, certaines notions sont inconnues des bénévoles au départ. Wana nous raconte que « la religion est très importante dans la culture en Haïti et la communauté est très croyante. Au début, certains modules étaient plus difficiles à aborder, en particulier celui sur la diversité de genres. »
Un travail important est également accompli pour promouvoir l’égalité des genres dans cette société patriarcale explique Wana. « Il reste encore du chemin à faire pour faire changer les différentes mentalités en Haïti, mais nous avons fait énormément de progrès et nous en sommes très fiers. »
Les formations continueront d’être offertes au personnel bénévole et rémunéré en Haïti au cours des mois à venir afin de continuer à offrir des services de santé dans le respect des enjeux liés à la protection, à l’égalité des genres, à l’inclusion et à l’engagement communautaire. Nous saluons le courage de Wana qui dirige toujours ces formations, malgré une situation humanitaire complexe.
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