Les bienfaits du cours de premiers secours psychologiques de la Croix Rouge canadienne

Jamie a récemment publié un message sur les réseaux sociaux pour expliquer à quel point notre cours de premiers secours psychologiques l’avait aidée à prendre soin de sa santé mentale. Nous lui avons demandé de nous raconter son expérience au cas où celle-ci pourrait aider d’autres personnes. Voici son histoire. 

L’Association canadienne pour la santé mentale estime qu’un Canadien sur cinq traversera une crise ou recevra un diagnostic de maladie mentale. À partir de 40 ans, ce ratio s’élève à un Canadien sur deux. J’ai fêté mes 30 ans en décembre 2019, et je savais déjà que je faisais partie de ces personnes depuis mon tout jeune âge. Mais j’ai grandi dans un petit village à une époque où la santé mentale était un sujet tabou. La première fois que je me suis confiée à quelqu’un, on m’a répondu que la dépression n’existait pas. À ce moment, j’ai décidé que je ne demanderais plus jamais l’aide d’autrui pour ce type de problème. Pendant longtemps, la santé mentale est demeurée pour moi un sujet mal compris, mis à part quelques notions de base.

Après qu’on m’a finalement posé un diagnostic de trouble de stress post-traumatique et d’anxiété à l’âge de 25 ou 26 ans environ, j’ai déménagé dans le Grand Toronto pour obtenir de l’aide. Malheureusement, le système est débordé, et bien des gens sont laissés pour compte. Le processus peut prendre des mois, et je ne pensais souffrir que de dépression à ce point dans mes démarches. Je ne me rendais pas compte de tout ce qui se passait en dedans. Je savais que j’étais introvertie et maladroite socialement, mais j’attribuais tout cela à la dépression et à l’anxiété. Je n’étais pas à la rue; j’avais un travail, des amis, un diplôme. Et je m’efforçais d’agir aussi normalement que possible, car c’était mieux que de fondre en larmes. « Il y a des choses bien pires dans la vie. Tout est sous contrôle. » Tant que je répéterais ce mantra, je n’aurais pas à confronter la réalité.

En octobre 2018, j’ai reçu une promotion au travail. Arrivée à l’été, je souffrais de palpitations qui me donnaient l’impression de faire de petites crises cardiaques. Tous les matins, c’était la grosse crise de panique avant d’aller travailler. La situation commençait à dégénérer. Chaque jour, j’avais la peur au ventre et le cœur qui voulait me sortir de la poitrine. Après les frissons et les sueurs froides venaient la vision télescopique et les étourdissements, qui provoquaient inévitablement des nausées. Je ne sais plus combien de temps ça a duré. En février 2020, on m’a mise à pied jusqu’à la fin mars. Pendant ce répit, j’ai constaté une nette amélioration. Pourtant, à mon retour à la fin mars, il n’a fallu qu’une semaine pour que ces sentiments m’envahissent à nouveau. Je savais que quelque chose ne tournait pas rond.

Une semaine après mon retour au travail, j’ai démissionné pour partir « relever de nouveaux défis » en croyant à tort que cela changerait le mal de place. J’ai donc opté pour un congé de maladie et une pause des réseaux sociaux. Un ami des États-Unis m’a alors mentionné qu’il s’était inscrit à des cours de premiers secours psychologiques à la Croix‑Rouge américaine. Je lui ai répondu à la blague que ça ne pourrait pas me faire de tort. En regardant la description du programme, j’ai rapidement compris l’intérêt d’y participer. J’ai donc payé 30 $ pour m’inscrire aux deux cours. Je les ai terminés en quelques jours à peine, et ils m’ont aidé à comprendre que je ne vivais pas que de l’anxiété. J’étais en plein « burnout », mais ce n’était qu’un symptôme de tout ce qui se passe dans ma tête.

J’étais colérique, impulsive et de plus en plus renfermée sur moi-même. Je me disputais presque tous les jours. Je me réveillais fatiguée. J’avais constamment mal à la tête. Tout ce temps, je me suis négligée en me disant que d’autres vivaient bien pire. À la fin du programme de premiers secours psychologiques, je suis allée consulter au sans rendez-vous, où l’on m’a prescrit des médicaments. Ça ne fait pas encore un mois que je les prends, et je ne me sens pas encore tout à fait bien dans ma peau, mais je suis plus indulgente envers moi-même. L’important, c’est que je suis sur la bonne voie grâce à la Croix‑Rouge canadienne.

Maintenant, je me suis donné pour mission de sensibiliser les gens et de les inciter à suivre ce type de cours pour les aider à mieux se connaître. Si vous avez la chance de ne pas avoir de maladie mentale, le programme de premiers secours psychologiques vous aidera à mieux comprendre ce phénomène et à reconnaître les signes de détresse chez les personnes qui en souffrent.

Merci à Jamie de nous avoir raconté son histoire inspirante! Si vous souhaitez en apprendre davantage sur la santé mentale, trouvez un cours de premiers secours psychologiques près de chez vous.
 

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