Il y a 75 ans, des bombes atomiques ont été larguées sur Hiroshima et Nagasaki, au Japon, engendrant des pertes sans précédent. En effet, l’explosion a provoqué la mort instantanée de plus de 150 000 personnes. (Selon certaines estimations, le bilan des victimes s’établirait plutôt à près de 200 000). La souffrance causée par cette catastrophe est toujours bien présente aujourd’hui.
L’aide humanitaire disponible à l’époque s’est révélée insuffisante pour répondre à l’ampleur de la situation. À la lumière des connaissances dont nous disposons aujourd’hui en ce qui a trait au potentiel destructeur des armes nucléaires et conformément aux exigences du droit international humanitaire, le Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge continue de faire pression sur les gouvernements pour les convaincre d’éliminer ce type d’armes et de veiller à ce qu’elles ne soient plus jamais utilisées.
Ces armes ne pouvant distinguer les cibles militaires des structures civiles, elles détruiraient tout sur leur passage. En raison des importants dommages causés aux infrastructures publiques et les effets de la radiation, il serait extrêmement difficile d’aider les personnes dans le besoin.
L’utilisation d’armes nucléaires provoque une inimaginable souffrance humaine. Il y a 75 ans, en l’espace de quelques secondes, des dizaines de milliers de personnes ont perdu la vie et des milliers d’autres sont décédées quelques années plus tard des suites de l’exposition aux radiations, notamment. Dans les décennies qui ont suivi, la Croix-Rouge japonaise a soigné d’innombrables survivantes et survivants ainsi que leurs descendants.
En vertu des connaissances dont nous disposons aujourd’hui, les bombes à l’uranium comme celle qui a frappé Hiroshima et Nagasaki, larguées par voie aérienne, sont considérées désuètes. Depuis les dernières décennies, des pays continuent de développer leurs programmes d’armement nucléaire, et le nombre de pays possédant de telles armes continue de croître. Ces armes ont depuis été raffinées et modernisées de manière à augmenter considérablement leur potentiel de destruction. Elles peuvent désormais être déployées par des missiles guidés au lieu d’être lancées depuis les airs. Bien que ces missiles permettent une attaque plus ciblée, les radiations qu’ils émettent ne peuvent être circonscrites, de sorte que leurs répercussions sur les populations sont toujours aussi catastrophiques.
Les préoccupations relatives à l’existence même des armes nucléaires et les risques associés à une explosion intentionnelle ou accidentelle ont mené à l’adoption de nombreuses mesures législatives visant à prévenir et à réguler la prolifération, la mise à l’essai et l’utilisation de ces armes ainsi qu’à établir les procédures de désarmement. La plus récente initiative en la matière est l’approbation, par 122 pays, du Traité sur l’interdiction des armes nucléaires, qui établit les fondements juridiques d’une éventuelle interdiction totale des armes nucléaires et de leur élimination. Cet objectif se concrétisera à mesure que d’autres pays adhéreront au traité.
Malgré ces mesures, on compte près de 14 000 armes nucléaires à ce jour. En dépit des engagements et traités internationaux qui ont été conclus, la fabrication de pareilles armes se poursuit, et certains pays continuent de faire valoir leur droit de les utiliser. C’est pourquoi nous demandons une fois de plus aux États de veiller à ce qu’aucune utilisation ne soit faite des armes nucléaires qu’ils possèdent, afin de ne plus jamais devoir mettre en place des mesures d’aide humanitaire vouées à l’échec en pareilles circonstances.