Depuis douze ans déjà, je suis dépêchée sur le terrain pour venir en aide aux sinistrés. Par exemple, je suis allée à Lac-Mégantic à la suite de la tragédie ferroviaire, à Fort McMurray lors des feux de forêt et à Montréal pour l’accueil de nombreux réfugiés syriens. Je comprends malheureusement trop bien la détresse des gens confrontés à des situations hors de l’ordinaire.
J’ai été formée pour venir en aide et pour soutenir les gens dans leurs moments les plus vulnérables, et c’est pourquoi je continue de m’engager année après année auprès de la Croix-Rouge. Chacune de mes présences sur le terrain me permet d’avoir un impact positif et d’apporter un peu de réconfort.
En cette période de pandémie, nos interventions se font plutôt par téléphone, mais notre rôle est tout aussi important! Il était donc tout naturel pour moi de mettre mon expertise à la disposition des personnes les plus vulnérables, comme nos aînés, en ces temps difficiles.
Depuis le confinement, je suis au bout du fil, à faire des appels amicaux aux personnes âgées vulnérables ou isolées, dans le confort de mon salon. Mon « travail » consiste à les appeler pour contrer un peu leur isolement et m’assurer qu’elles vont bien.
Au cours de ces entretiens, elles me font part de leur anxiété, de leur colère, de leur situation précaire, de leurs besoins pressants... Bien humblement, je crois que ces appels leur font du bien et, parfois, je peux les aider à résoudre certains de leurs problèmes en les dirigeant vers des ressources complémentaires, comme des banques alimentaires.
La majorité d’entre elles désire qu’on les rappelle la semaine suivante.
Garder les personnes isolées dans « l’ici et maintenant », les occuper en leur donnant de petits objectifs, je crois que ça les aide à mieux vivre cette période trouble.
- Marie Bernatchez
J’avoue avoir eu un petit coup de cœur pour cette dame seule, âgée de 67 ans, et avec qui je me suis entretenue trois fois jusqu’ici. Lors du premier appel, elle m’a longuement parlé de sa solitude; je l’ai écoutée, puis je lui ai demandé quels étaient ses passe-temps préférés.
La deuxième semaine, elle a reconnu ma voix et m’a dit qu’elle passe le temps à dessiner des oiseaux et à écrire des poèmes; son ton était plus enjoué et elle ne pleurait plus. Une semaine plus tard, cette dame m’a dit que de petites marches font désormais partie de sa routine, qu’elle va mieux et qu’elle passe un bon moment lorsque je l’appelle.
Difficile de décrire le sentiment d’accomplissement qui m’habite lorsque je réalise l’impact positif que je peux avoir simplement en ayant une conversation avec quelqu’un. Je suis fière de faire partie du réseau humanitaire de la Croix-Rouge et de soutenir les personnes les plus vulnérables en cette période difficile.
Au Québec
Grace au soutien du Ministère de la Santé et des services sociaux, la Croix-Rouge effectue des appels amicaux ou des suivis téléphoniques auprès des personnes en isolement référées par les instances du réseau de la santé qui en ont fait la demande afin de les accompagner dans leurs démarches pour s’assurer qu’elles ont accès aux ressources nécessaires à leur isolement.
Grâce au généreux investissement de 950 000 dollars de Bell Canada, la Croix-Rouge canadienne a pu élargir le programme d'appels amicaux et toucher encore plus de Canadiens grâce aux efforts d'intervention de la COVID-19.
Dans les provinces Atlantique
Composez le 1-833-729-0144 (entre 8 h 30 et 16 h 30 HNA)
En Ontario
Pour en savoir plus sur le programme de réconfort téléphonique
En Saskachewan
Le programme est également offert en Saskachewan. Pour en savoir plus (en Anglais)
À propos du Programme de bien-être et environnements sécuritaires (BEES)
Marie Bernatchez a été formée au programme Bees. À la suite d’une catastrophe ou d’une urgence, le but de ce programme est de fournir du soutien social aux personnes dans le besoin et de contribuer à la création d’environnements sûrs et sécuritaires exempts de danger en plus d’offrir un soutien moral et développer les compétences des personnes vivant un sinistre dans le but de renforcer leur résilience.