À la bibliothèque municipale de Rigaud, une douzaine de sinistrés sont venus rencontrer les bénévoles de la Croix-Rouge afin de s’inscrire et de recevoir une aide d’urgence.
Dans la salle d’attente, l’humeur est changeante. Tantôt on rigole, tantôt on se désole. Pour cause : la majorité des résidents présents en sont à leur deuxième inondation en trois ans.
Sylvie me raconte que depuis 1962, la maison familiale construite par son père n’a été inondée que deux fois : en 2017, puis là, en 2019. Devant les circonstances qui semblaient exceptionnelles en 2017, elle et son conjoint avaient entrepris de rénover leur domicile à la suite des dommages causés par les 16 pouces d’eau dans la résidence. Les travaux ne sont pas encore achevés que l’histoire se répète.
Cette fois-ci, elle est mieux préparée et se fait optimiste : « On est en mode protection. On vient de faire retirer les armoires de cuisine installées en 2018. Tout a été rangé et monté dans les chambres à l’étage ». Mais l’eau continue de monter et la situation est déjà critique.
Pour sa voisine, c’est aussi un sentiment de déjà-vu. L’émotion monte rapidement. À peine se relève-t-on de 2017 que les crues printanières frappent à nouveau. Malgré les visages braves et les sourires forcés, on dénote la tristesse et l’inquiétude dans les yeux des sinistrés.
En plus de Rigaud, la Croix-Rouge est mobilisée dans différentes régions pour soutenir les municipalités qui requièrent ses services et pour répondre aux besoins urgents des sinistrés. Un fonds de secour a été ouvert pour prêter main-forte aux personnes et aux familles qui font face à ces inondations printanières et qui se trouvent dans une situation de vulnérabilité.
Martin tente de relativiser. Évidemment, il y a des moments de découragement, « mais j’ai la santé. Personne n’est blessé. Ici, les bénévoles nous reçoivent et nous conseillent. Ils nous aident à passer à travers l’épreuve. »
Dans l’adversité, des liens se tissent dans la communauté : « Ça rapproche les gens. Après 2017, on s’était même fait un petit party entre voisins pour se remémorer ces "bons" souvenirs. Cette année, on se reconnait et on se donne un coup de main comme on peut. »
Les Rigaudiens sont proactifs et font preuve de résilience. Ils se préparent à la catastrophe en espérant éviter le pire. En attendant, iIs se serrent les coudes et s’assurent que tout le monde va bien.