Aujourd’hui, nous soulignons la Journée mondiale de la santé mentale. Aux yeux du Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, il est primordial que les conséquences sur la santé mentale d’une personne touchée par une crise humanitaire soient davantage prises en considération, et ce, de façon proactive.
C’est un fait : la prévalence de problèmes de santé mentale peut doubler chez les personnes touchées par une urgence. C’est la raison pour laquelle la Croix-Rouge canadienne collabore avec les autorités locales en matière de santé pour accompagner les personnes touchées par un sinistre qui ont besoin de soutien psychosocial.
Les réactions et les émotions des personnes touchées sont très variées d’une urgence à l’autre : certaines peuvent ressentir un stress intense après une urgence comme les tornades qui ont balayé la région de Gatineau et d’Ottawa l’an dernier, ou encore l’attaque au camion-bélier à Toronto. Ce genre de stress peut faire surgir des émotions difficiles à gérer. Dans de telles situations, nous collaborons de près avec les organismes communautaires de la région touchée et les autorités locales en matière de santé pour que les personnes touchées bénéficient d’un suivi adéquat.
La famille, les amis, les voisins et les organismes communautaires ont tous un rôle à jouer pour assurer le bien-être des personnes touchées par une catastrophe. Les communautés font également preuve d’une résilience admirable pour faire face à l’adversité. À cet égard, nous travaillons en collaboration avec les leaders communautaires qui nous aident à identifier les besoins des leurs.
{^youtubevideo|(width)425|(height)264|(rel)True|(autoplay)False|(fs)True|(url)https://www.youtube.com/watch?v=zPPCGGJtY0w^}
À l’international, la Croix-Rouge canadienne déploie également des travailleurs humanitaires pour offrir du soutien psychosocial aux communautés touchées. Les gens éprouvés par un conflit, une catastrophe ou toute autre urgence peuvent ressentir une grande détresse, particulièrement ceux qui présentaient déjà des vulnérabilités avant l’événement.
Si rien n’est fait pour y remédier, la détresse psychologique peut avoir des conséquences négatives durables sur la personne, la famille, la communauté et même la société tout entière qui en porte la marque invisible. Les faits parlent d’eux-mêmes : plus de 75 % des gens touchés par de graves problèmes de santé mentale dans les pays à revenu faible ou moyen ne reçoivent aucune forme de traitement. Dans ces pays, qui sont le théâtre de la majorité des crises humanitaires, on trouve rarement plus de 2 travailleurs en santé mentale par tranche de 100 000 habitants.
Lors d’une crise humanitaire, une prestation rapide de services en santé mentale et de soutien psychosocial sauve des vies, favorise le recours à des stratégies d’adaptation saines et contribue à prévenir une détresse et une souffrance accrues dans la population. Ces services peuvent aussi être synonymes d’une meilleure santé physique et d’une résilience renforcée.
Les problèmes de santé mentale peuvent se manifester chez n’importe qui, pas seulement chez les gens éprouvés par un sinistre ou une urgence. Heureusement, les premiers secours psychologiques proposent des stratégies permettant de prendre soin de soi ou d’une autre personne en situation de crise.
C’est en atténuant la stigmatisation associée à la santé mentale et en facilitant l’accès à du soutien que nous pourrons bâtir des communautés plus saines. En effet, investir dans les services au sein d’une communauté est essentiel à une meilleure santé mentale ainsi qu’à un meilleur soutien en temps de crise humanitaire. C’est ce qui permet, au final, de sauver des vies.