Projet sur la continuité des soins : un vent de changement

Avertissement : Ce blogue parle des mutilations génitales féminines.
Certains noms ont été changés.

 
Au Somaliland, les communautés sont confrontées à des difficultés tous les jours et leurs problèmes se sont aggravés avec l’arrivée de la pandémie de COVID-19. Alors que le virus se propageait rapidement dans les communautés, le gouvernement du Somaliland a mis en place des mesures de confinement qui ont duré plusieurs mois. Toutes les activités officielles, sociales et communautaires se sont brusquement arrêtées. Les écoles et autres institutions pédagogiques ont fermé leurs portes et la petite Nuura âgée de sept ans s’est retrouvée à la maison où elle aidait sa mère.
 
Ameena, la mère de Nuura, est une femme de traditions qui appartient à la communauté de Kulmiye, du district d’Erigavo, dans la région de Sanaag. Elle a trois enfants, y compris le frère et la sœur de Nuura. Étant donné que Nuura est à la maison et passe ses journées à jouer avec les autres enfants, sa mère a estimé « que le moment était bien choisi pour passer à l’action [c’est-à-dire pratiquer l’excision de Nuura] ». Ameena a donc respecté la pratique culturelle du Somaliland et suivi les méthodes de mutilation traditionnelles pour Nuura. Bien que de nombreux organismes gouvernementaux et non gouvernementaux s’efforcent de mettre fin aux mutilations génitales féminines, de nombreuses filles âgées de 4 à 14 ans sont encore forcées de subir ces procédures.
 
Dans le cadre du projet sur la continuité des soins, Aziza Abdikadir Hassan, responsable des enjeux liés à l’égalité des genres et à la diversité pour le Croissant-Rouge de Somalie, a offert aux agents de santé et à plusieurs bénévoles locaux des formations sur divers sujets liés à la protection, l’égalité des genres et l’inclusion. L’un des thèmes abordés était la sensibilisation et la mobilisation communautaire pour prévenir les mutilations génitales féminines.
 groupe de femmes
« Je suis persuadée que si nous continuons à organiser des séances de sensibilisation dans des communautés spécifiques, nous serons en mesure de protéger de nombreuses filles et femmes des mutilations génitales féminines et de leurs effets néfastes », déclare-t-elle.
 
La formation du Croissant-Rouge de Somalie était offerte aux employés et bénévoles communautaires des six régions du Somaliland. Ces derniers ont ensuite, à leur tour, organisé des séances de sensibilisation visant le changement des mentalités sur les mutilations génitales féminines dans leurs propres communautés.
 
C’était la première fois qu’Ameena entendait parler des risques et des réalités de ces mutilations sur le plan de la santé. Elle ne savait pas à quel point ces mutilations pouvaient être néfastes pour sa fille qu’elle aime tant.
 
« Avant que les bénévoles viennent chez moi et me donnent plus d’information sur les répercussions de la mutilation génitale féminine, je ne connaissais pas les conséquences néfastes, les complications et les effets secondaires possibles de ces mutilations. Maintenant, je participe régulièrement aux séances d’informations sur la santé du Croissant-Rouge de Somalie, et je suis vraiment reconnaissante de l’aide fournie par ses bénévoles », indique Ameena.
 
Il est extrêmement difficile de changer des habitudes et des pratiques comme les mutilations génitales féminines, profondément ancrées dans la tradition. En effet, les bénévoles ont dû effectuer plusieurs visites chez la mère de Nuura pour arriver à lui faire comprendre les dangers de telles procédures. Elle a donc décidé d’abandonner cette pratique et de ne pas la faire subir à sa plus jeune fille. Ameena s’implique désormais de façon très active lors des séances de sensibilisation communautaire à ce sujet organisées par les bénévoles de Croissant-Rouge dans la communauté Kulmiye.
 
Plusieurs études ont montré que les mutilations génitales féminines ont des conséquences néfastes sur le bien-être des filles et des femmes pendant toute leur vie. Même s’il est important de mobiliser les travailleurs de la santé pour la prévention et la gestion des mutilations génitales féminines, les systèmes de santé n’ont pas toujours la capacité de s’attaquer à ce fléau.
 
Aziza en est tout à fait consciente, ayant travaillé avec le ministère du Développement de la santé sur les questions de genre, de violence sexuelle et fondée sur le genre et de protection des enfants. Malgré les mesures concrètes prises pour réduire le recours aux mutilations génitales féminines, Aziza sait qu’il y a encore beaucoup de travail à faire.
 
« Nous avons également l’intention d’aider les filles vulnérables en organisant des séances de sensibilisation lors des prochains congés scolaires, explique Aziza. Nous remercions la Croix-Rouge canadienne et la Croix-Rouge islandaise pour le soutien qu’elles nous ont apporté jusqu’à maintenant, et nous sommes impatients d’obtenir du financement supplémentaire de nos partenaires afin que nous puissions poursuivre l’excellent travail que nous réalisons à l’échelle communautaire pour aider nos filles, nos sœurs et les futures mères ».
 

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