Une période de changements : de 1990 à 1999

Deux adultes et sept enfants jouant dans une piscine

Les années 1990 représentent un moment important de l’histoire de la Société canadienne de la Croix-Rouge : en 1996, elle célébra son centenaire et profita de l’occasion pour adopter, de manière officieuse, le nouveau nom de la « Croix-Rouge canadienne ». Une grande partie des programmes clés et des opérations de secours de la Société poursuivirent sur leur lancée pendant cette décennie qui ouvrit aussi la voie à de nouveaux projets. Par exemple, conformément à ses principes de neutralité et d’impartialité, la Croix-Rouge canadienne joua un rôle important lors de la crise d’Oka de 1990, qui se déroula à Kanesatake et à Kahnawake, au Québec, en distribuant des vivres et des fournitures médicales aux personnes derrière les barricades.

Un événement marquant des années 1990 conféra à la Croix-Rouge canadienne un degré de visibilité publique qu’elle n’avait pas connu depuis plusieurs décennies. La situation couvait depuis un certain temps : depuis le début des années 1980, la communauté internationale se souciait de plus en plus des maladies transmises par le sang telles que le VIH/SIDA et l’hépatite C, et redoutait une contamination de la chaîne d’approvisionnement en sang. Comme ce fut le cas pour des Sociétés nationales de la Croix-Rouge dans d’autres pays, compte tenu du rôle pivot que jouait la Croix-Rouge canadienne dans le système canadien de transfusions sanguines volontaires, la Société ferait l’objet d’un examen minutieux dans le cadre de toute éventuelle enquête publique sur la sécurité du système. En 1993, le gouvernement fédéral forma la Commission d'enquête sur l'approvisionnement en sang au Canada (autrement connue sous le nom de Commission Krever, puisqu’elle fut présidée par le juge Horace Krever). La Commission avait pour mandat de passer au crible le système de collecte et de distribution du sang au Canada. Elle publia son rapport final en 1997, qui mena à la refonte du système en 1997 et 1998. Deux organismes indépendants sans but lucratif prirent la relève de la collecte et de la distribution du sang au Canada : Héma-Québec dans la province québécoise, et dans le reste des provinces et des territoires, la Société canadienne du sang.

La cessation des activités de la Croix-Rouge canadienne dans le système d’approvisionnement en sang marqua un autre tournant dans la longue histoire de la Société, ce qui ne l’empêcha pas d’évoluer, comme elle l’avait fait maintes fois dans le passé. Elle poursuivit ses multiples activités en matière de santé publique, d’opération de secours en cas de catastrophes et d’aide humanitaire internationale, en plus de jouer un rôle de premier plan dans les opérations de sauvetage et de secours lorsque la tempête de verglas s’abattit sur l’Est canadien en 1998. Au cours des années 1990, la Croix-Rouge canadienne prit également part à une campagne internationale réclamant l’interdiction des mines antipersonnel. Celle-ci se solda par une victoire et aboutit à l’adoption de la Convention sur l'interdiction des mines antipersonnel, qui entra en vigueur en 1999.

 

Références bibliographiques :

Société canadienne de la Croix-Rouge. Rapports annuels. 1990-1999.