Une Afghane retrouve son mari disparu grâce au Service de recherches de la Croix-Rouge canadienne
En juillet 2002, Naderah Shirzad arriva au Canada en tant que réfugiée et veuve, avec six enfants âgés de 9 à 19 ans. La situation changea en novembre 2003 lorsque le Programme de rétablissement des liens familiaux de la Croix-Rouge canadienne reçut de la Croix-Rouge néerlandaise une demande de recherche concernant Mme Shirzad.
« Je n’en croyais pas les nouvelles quand j'ai reçu la confirmation que mon mari essayait de me retrouver », a confié Mme Shirzad.
Mohammed Shah, le mari de Mme Shirzad, était vivant et résidait aux Pays-Bas. Il avait entendu parler du Service de recherches de la Croix-Rouge par l'entremise du personnel de la Croix-Rouge néerlandaise.
En 1997, M. Mohammed disparut sur le chemin du travail en raison du conflit en Afghanistan. Mme Shirzad, craignant pour sa propre sécurité, s’enfuit à pied de Kaboul avec ses enfants, pour aller au Pakistan, avant de se rendre dans un camp de réfugiés en Iran.
« Les femmes et les enfants sont profondément touchés par la guerre », a confié Mme Shirzad. « Ils souffrent souvent de troubles psychologiques et peuvent ressembler à des morts-vivants. Ils se retrouvent souvent sans maris et pères pour les soutenir. »
Pendant ce temps, M. Mohammed avait fui au Pakistan. Il essaya de contacter sa famille, mais tout ce qu’il put apprendre c’est qu’elle avait quitté Kaboul. Il eut l’occasion de se réinstaller aux Pays-Bas en tant que réfugié. Toutefois, il n’abandonna jamais les recherches pour retrouver sa femme et ses enfants.
Après de nombreuses enquêtes, il apprit d’un ami que sa famille s’était peut-être rendue dans un camp de réfugiés en Iran et qu’elle aurait été réinstallée au Canada. Il s’adressa à la Croix-Rouge néerlandaise qui, à son tour, contacta la Croix-Rouge canadienne.
La Croix-Rouge canadienne collabora ensuite avec le bureau canadien du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) afin de rechercher Mme Shirzad et ses enfants qui se trouvaient alors à Edmonton.
« Pendant les moments difficiles où nous ignorions le sort de mon mari, chaque jour semblait être une année », a ajouté Mme Shirzad. Cette situation eut de lourdes conséquences sur ses enfants, les privant de leur innocence et de leur enfance. « La guerre fane les enfants comme des fleurs séchées », a expliqué Mme Shirzad.
Le personnel de la Croix-Rouge d'Edmonton se rendit au domicile de Mme Shirzad afin de lui apporter un message manuscrit de la part de son mari. « C'est seulement lorsque j'ai reçu ses coordonnées par la Croix-Rouge que j’ai vraiment cru qu’il était réellement vivant », a dit Mme Shirzad. « Ma famille et moi avons passé quatre jours à pleurer de joie à l’annonce de cette heureuse nouvelle. »
« La Croix-Rouge a joué un rôle important en aidant à ramener à la vie un être que je présumais mort », a ajouté Mme Shirzad. « Elle a aidé les enfants d’une famille d'orphelins à avoir de nouveau un père. Elle est vraiment là pour les malades et les pauvres gens touchés par la guerre. Jusqu'au dernier jour de ma vie, je me souviendrai de ce que la Croix-Rouge a fait pour moi. »
Bien que ce soit une histoire heureuse, la famille se heurte encore à des obstacles, comme le fait d’être physiquement réunie. Comme Mme Shirzad a indiqué sur sa demande de statut de réfugié qu’elle était veuve, elle devra certainement faire face à certains défis juridiques afin que son mari puisse la rejoindre au Canada.