Les armes nucléaires, biologiques et chimiques
Armes de destruction massive
Des conventions et des traités internationaux restreignent, à des degrés variés, le recours aux armes de destruction massive, y compris les armes nucléaires, biologiques et chimiques. Ces armes sont parfois réunies dans une même catégorie parce qu’elles se distinguent des armes à feu, des explosifs, des roquettes et des missiles, que l’on désigne sous le nom « d’armes classiques ».
Armes biologiques et chimiques
Les armes chimiques agissent comme des poisons. Elles comportent des toxines qui provoquent le décès ou la neutralisation des humains qui entrent en contact avec ces dernières. Elles se trouvent notamment sous forme de gaz moutarde, de gaz neuroplégiques ainsi que d’autres produits chimiques pouvant neutraliser, asphyxier ou irriter et faire cloquer la peau.
Les armes biologiques agissent sur l’organisme humain et sont souvent élaborées à partir d’organismes vivants, tels que des virus ou des bactéries. Ces armes sont très redoutées, car des quantités relativement faibles peuvent faire un très grand nombre de victimes. C’est le cas, par exemple, de la propagation volontaire de la maladie du charbon sous forme de spores.
L’interdiction des armes chimiques et biologiques est si absolue qu’il n’y a pas de distinction quant à leur effet létal ou non ni à leur autorisation ou interdiction dans le droit national d’un État. Par exemple, le gaz lacrymogène peut être utilisé par la police pour contrôler des émeutes, mais son emploi est interdit dans les conflits armés.
Armes nucléaires
Le droit international – coutumier ou conventionnel – ne comporte aujourd'hui aucune interdiction complète et universelle de l'emploi des armes nucléaires.
Néanmoins, le 8 juillet 1996, la Cour internationale de Justice, principal organe judiciaire des Nations Unies, a rendu un avis consultatif sur la « licéité de la menace ou de l'emploi d'armes nucléaires ». Les 14 juges de la Cour ont examiné le droit conventionnel en vigueur, les règles coutumières et la pratique des États concernant les armes nucléaires. Au terme de leur analyse, ils ont conclu à l'unanimité que les principes et les règles du droit international humanitaire (DIH) s'appliquent à l'emploi des armes nucléaires. Les juges ont ajouté que l'emploi des armes nucléaires serait généralement contraire aux principes et aux règles du DIH.
En 2011, le Conseil des délégués du Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge s’est déclaré profondément préoccupé par les armes nucléaires, particulièrement en raison :
- de leur pouvoir destructeur;
- des souffrances humaines attroces qu’elles causent;
- de la difficulté à maîtriser leurs effets dans l’espace et le temps;
- de la menace qu’elles constituent pour l’environnement et les générations futures;
- des risques d’escalade qu’elles comportent.
Le Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge a exhorté tous les États à faire en sorte que les armes nucléaires ne soient plus jamais utilisées, indépendamment de leur point de vue quant à la licéité de ces armes, ainsi qu’à poursuivre de bonne foi et mener à terme sans tarder des négociations en vue de conclure des accords internationaux juridiquement contraignants pour interdire l’emploi des armes nucléaires et parvenir à leur élimination totale.