Un brasier jette une famille à la rue : la Croix-Rouge à la rescousse

Sujets: Nos réussites sur le terrainQuébecSituations d'urgence et catastrophes au Canada
Colin Smith | 27 janvier 2017

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Aux premières lueurs d’un dimanche matin en octobre 2016, la sonnerie du téléphone a sorti Cindy Baillargeon d’un profond sommeil. Chef d’une équipe d’intervention d’urgence à la Croix-Rouge canadienne depuis deux ans dans la région de Lanaudière, au Québec, elle reçoit régulièrement des appels d’urgence. Par contre, elle n’oubliera jamais celui-ci.
 
C’était sa troisième intervention du mois. Une famille de trois personnes, dont une mère, sa fille et son nouveau conjoint, venait d’aménager quelques jours avant l’incendie. Il faisait froid, le temps était gris, et les pompiers avaient déjà éteint le brasier lorsque Cindy est arrivée sur les lieux avec son équipe de bénévoles.
 
« Il y a toutes sortes de réactions possibles à la suite d’un tel événement, explique Cindy. Certains pleurent, deviennent un peu agressifs ou perdent patience, tandis que d’autres se referment sur eux-mêmes, déconnectés de la réalité. Certains sont blessés, ou alors des membres de leur famille se retrouvent à l’hôpital. D’autres encore perdent des animaux qui leur sont chers. C’est difficile de donner une réaction commune à la détresse humaine. En tant que bénévole, on s’adapte à la situation, à ce qu’ils vivent. »
 
Le chauffe-eau, qui se trouvait dans la chambre de la jeune femme, aurait explosé et réveillé brutalement toute la famille, qui a été forcée d’évacuer le domicile sans prendre le temps de ramasser quelques effets personnels ni même de s’habiller convenablement. Les voisins leur ont prêté des vêtements pour qu’ils restent au chaud.
 
Pendant que ses collègues évaluaient les besoins de la famille et remplissaient des formulaires avec la mère et le conjoint, Cindy est demeurée auprès de la jeune femme.
 
« La fille d’une vingtaine d’années avait une déficience intellectuelle, raconte Cindy. Sa détresse est venue me chercher au cœur. J’ai essayé de mon mieux de lui dire qu’elle était en sécurité, mais elle répétait toujours les mêmes mots. À un moment donné, je me suis permis de lui prendre la main. Je me suis dit que si elle la retirait, je ne réessayerais pas. Pourtant, elle a continué à me tenir la main jusqu’à la fin. Je lui disais qu’elle était en sécurité, et je répétais en tentant de la rassurer qu’elle irait dans un bel endroit pour quelques jours, qu’elle serait en sécurité avec sa mère dans une belle chambre d’hôtel et qu’elle irait au restaurant et s’achèterait de nouveaux vêtements. J’essayais de trouver une façon de lui rendre ça plus intéressant, de diminuer l’impact de l’incendie dans ses pensées. » 

« Pour les sinistrés, c’est parfois tout. »

 En 2016, la Croix-Rouge canadienne est intervenue à la suite de 2 752 sinistres individuels au pays, dont 937 au Québec. Cela signifie qu’on a fait appel à l’aide de la Croix-Rouge canadienne toutes les quatre heures. L’organisme offre aux Canadiens dans le besoin des vivres, de l’hébergement, des vêtements et des articles essentiels pendant les 72 heures suivant un sinistre.
 
Cette famille compte parmi les nombreuses autres prises en charge l’an dernier par la Croix-Rouge et ses 5 300 bénévoles dûment formés en gestion des urgences, répartis partout au pays.
 
En tant que bénévole de la Croix-Rouge, Cindy a prêté main-forte à plusieurs sinistrés, en plus de participer à des interventions d’envergure comme l’intervention visant à aider les membres des Premières Nations en Ontario qui ont dû se réinstaller temporairement sur une réserve de l’Abitibi-Témiscamingue en 2013, sans oublier l’accueil des réfugiés syriens en 2015-16 et les feux de forêt en Alberta à l’été 2016. 
 
 « Le contact humain rassure souvent. Dans ce genre de situation, on voudrait tellement leur enlever cette peur, cette insécurité, ce souvenir », affirme la bénévole.
 
Cindy soutient que la seule façon pour les familles d’obtenir ces secours essentiels et cette compassion passe par la générosité des donateurs.
 
« Plusieurs personnes n’ont pas d’assurance, ou n’ont pas eu le temps de les appeler, comme cette famille-ci. Ils perdent tout ce qu’ils ont », déplore-t-elle.
 
« C’est apprécié des sinistrés. Parfois ce sont des familles, parfois des gens seuls, plusieurs ne savent même pas que l’aide provient de dons. Ils sont surpris et touchés lorsqu’on leur dit. »
 
Les sinistres individuels surviennent dans les communautés canadiennes chaque jour, et font rarement les manchettes, selon Cindy.
 
« On parle des gros sinistres, ceux qui touchent des centaines, des milliers de personnes, mais il y a tellement de gens qui vivent des sinistres silencieux. Les gens n’ont aucune idée de l’importance d’un don. Pour eux, ce n’est rien. Pour les sinistrés c’est parfois tout », clame-t-elle. 

Appuyez nos efforts

 La Croix-Rouge canadienne se mobilise chaque jour pour venir en aide aux personnes touchées par les sinistres individuels dans le cadre de programmes qui offrent des secours essentiels comme des vivres, des vêtements et de l’hébergement.
 
Afin d’appuyer les efforts de la Croix-Rouge canadienne sur le terrain, veuillez faire un don en ligne ou à votre bureau local de la Croix-Rouge canadienne aujourd’hui!