Les Canadiens qui prévoient aller dans le Sud doivent continuer à se protéger contre la maladie à virus Zika

Sujets: AmériquesSituations d'urgence et catastrophes dans le monde
| 16 janvier 2017

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Les nombreux Canadiens qui envisagent de faire des escapades hivernales doivent savoir que la menace de la maladie à virus Zika n’est pas encore éradiquée. Comment oublier en effet que le virus Zika a défrayé la chronique pendant les Jeux olympiques de Rio 2016, lorsque la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (la Fédération internationale) et la Croix-Rouge brésilienne ont lancé une campagne qui a permis de sensibiliser plus d’un million de personnes aux modes de transmission du virus.

Bien que la maladie ne constitue plus une urgence de santé publique, elle continue à faire ressentir sa présence dans les Amériques. Par conséquent, les voyageurs ‒ en particulier les femmes enceintes ou prévoyant l’être ‒ doivent prendre des précautions.

Depuis l’éclosion de la maladie en 2015, 48 pays et territoires des Amériques ont signalé des cas de transmission par vecteur du virus Zika sur leur territoire. Les personnes infectées peuvent présenter des symptômes de fièvre, des éruptions cutanées, des douleurs articulaires et des yeux rouges, mais 80 % d’entre elles ne présentent pas le moindre signe.

L’infection est causée par le virus Zika qui se répand principalement à la suite d’une piqûre de moustique infecté appelé Aedes Aegypti ou moustique tigre, de la même espèce que les moustiques responsables de la dengue, du chikungunya et de la fièvre jaune. En outre, le virus Zika peut également être transmis par voie sexuelle et il n’existe ni vaccin ni médication pour s’en protéger.

Les experts s’entendent pour dire que l’infection par le virus Zika est à l’origine d’anomalies congénitales se traduisant par une microcéphalie (tête anormalement petite) dans un fœtus en plein développement, et par le syndrome de Guillain-Barré (qui est un trouble neurologique).

Plusieurs pays ont recensé des cas des deux anomalies. Le Brésil a notamment constaté une augmentation importante du nombre de nouveau-nés présentant une microcéphalie résultant d’une infection par le virus Zika.

Le gouvernement du Canada recommande que les femmes enceintes et celles qui envisagent de devenir enceintes évitent tout voyage dans les pays ou dans les régions des États-Unis où il y a transmission du virus Zika par les moustiques.

Tous les voyageurs devraient se protéger contre les piqûres de moustiques en prenant les précautions suivantes :

1)   Couvrez-vous :

  • Portez une chemise à manches longues de couleur pâle rentrée dans un pantalon, des chaussures (évitez les sandales) et un chapeau. Dans des endroits infectés par les tiques, vous pouvez aussi fermer le bas de vos pantalons avec du ruban adhésif ou le rentrer à l’intérieur de vos chaussettes, de vos chaussures ou de vos bottes.
2)   Appliquez un insectifuge sur la peau exposée :
  • Au Canada, les insectifuges à base de DEET ou de l’icaridine (aussi connue sous le nom de picaridine) sont les plus efficaces.
  • Si vous voyagez dans des régions où le risque de maladies propagées par les insectes est élevé, appliquez une nouvelle couche d’insectifuge au besoin. Si un insecte vous pique et que la période indiquée sur l’étiquette n’est pas terminée, il est recommandé d’appliquer une nouvelle couche d’insectifuge.
3)   Évaluez votre logement :
  • Restez dans des endroits où toutes les ouvertures sont pourvues de moustiquaires ou dans des endroits fermés et climatisés.
  • Évitez de demeurer dans des habitations faites de boue, d’adobe ou de chaume (tiges ou feuilles de plantes utilisées pour le toit). 
4)    Dormez sous une moustiquaire de lit, de préférence traitée aux insecticides :
  • Assurez-vous que la moustiquaire est intacte (sans déchirures).
  • Rentrez la moustiquaire sous le matelas.
  • Utilisez la moustiquaire pour protéger les jeunes enfants lorsqu’ils sont dans un parc pour bébés, un berceau ou une poussette.

Les mesures prises par la Croix-Rouge

Dans les Amériques, les Sociétés nationales de la Croix-Rouge se sont immédiatement mises à l’œuvre et la Fédération internationale a activé ses mécanismes d’intervention régionaux. Étant donné que la Croix-Rouge canadienne et le gouvernement canadien sont présents depuis longtemps sur le continent et qu’ils ont consacré plusieurs années à investir dans le renforcement des capacités, il y avait déjà des ressources en place aux échelles régionale et nationale pour attaquer le problème de front.

À l’échelle planétaire, la Fédération internationale a lancé un appel de fonds qui a permis d’amasser près de 8 millions de dollars à investir dans les efforts de lutte contre le Zika dans les Amériques.

Outre le soutien financier, une équipe Zika a été mise en place pour offrir une expertise et des outils techniques aux Sociétés nationales des pays touchés afin de les épauler dans leur travail. La Croix-Rouge a distribué 430 488 insectifuges et 15 600 moustiquaires de lit.

Plus de 3 000 bénévoles et membres du personnel de la Croix-Rouge ont reçu de la formation sur les différents volets de la lutte contre le virus Zika, y compris le contrôle de l’épidémie, la promotion de mesures sanitaires et de l’hygiène ainsi que le soutien psychosocial.

Le fait de renforcer les capacités des Sociétés nationales de la Croix-Rouge au Honduras, en Haïti, en République dominicaine et au Nicaragua permet aux organisations d’avoir à leur disposition des bénévoles et du personnel prêts à intervenir en cas d’éclosion du virus Zika ou de toute autre épidémie, et ce, bien avant que les autres agences humanitaires nationales ou internationales se mobilisent.