Un agent de santé communautaire prêche d’exemple
Sujets: Afrique,
Santé communautaire,
| 29 janvier 2015
Article de Kirole Ruto Kanyakera
Simon Mariach, un homme de 32 ans, habite le village de Narukumo dans le Pokot central, une région du Kenya. Il fait partie d’un bassin de 26 agents de santé communautaire qui collaborent avec la Croix-Rouge du Kenya dans le but de changer certaines idées qui circulent au sujet de la santé. L’organisme espère ainsi réduire ou éliminer les cas de maladies pouvant être évitées.
En 2012, la Croix-Rouge du Kenya, épaulée par la Croix-Rouge canadienne, a lancé un projet en matière de santé des mères, des nouveau-nés et des enfants (SMNE). Au début du projet, Simon avait comme objectif de sensibiliser 162 habitants et 34 familles dans son village. À cette époque, il n’y avait pas la moindre latrine dans le village.
« Même quand le choléra ressurgissait et tuait des villageois y compris des membres de ma propre famille, a expliqué Simon, nous ne faisions pas le lien entre la propagation du choléra ou de toute autre maladie qui se transmet par voie fécale-orale et nos habitudes d’assainissement et d’hygiène. La sensibilisation faisait défaut. »
La culture pokot n’a jamais été propice à la construction et à l’utilisation des latrines, car certaines croyances et certains tabous rendent cette pratique difficile.
« Quand la Croix-Rouge du Kenya a lancé son projet de SMNE, a-t-il ajouté, on nous a fait comprendre le danger que représentaient certaines vieilles croyances et coutumes auxquelles nous continuions de nous accrocher. Ça a été une véritable révélation. Pendant ma formation, j’ai appris que 90 % des maladies qui se répandaient dans mon village, comme la diarrhée, la fièvre typhoïde et la dysenterie, étaient en fait causées par des mauvaises habitudes hygiéniques et des problèmes d’assainissement, comme l’absence de latrines. »
Pour donner le bon exemple dans sa collectivité et démontrer l’importance d’utiliser une latrine, Simon en a construit une pour son usage personnel. Il l’a construite à partir de matériaux locaux et les travaux n’ont pris que 10 jours. Depuis ce temps, Simon jouit d’une grande influence au sein de sa collectivité et parmi les autres agents de santé communautaire. D’ailleurs, le chef du village s’est inspiré de Simon et a adopté la même méthode pour encourager les autres habitants à construire des latrines.
L’épouse et la mère de Simon ont également suivi son exemple et utilisent la latrine qu’il a construite.
« Je n’avais aucune idée des avantages d’utiliser une latrine, a affirmé la mère de Simon, âgée de 65 ans. Mon fils m’a montré combien il est préférable de faire ses besoins dans une latrine plutôt que dans les buissons. Maintenant, j’en parle à mes amis et je leur montre notre latrine afin d’encourager leur famille à en faire autant. »
Grâce à cette mise en pratique personnelle, Simon arrive facilement à sensibiliser les membres de sa collectivité à l’importance d’utiliser une latrine. Plusieurs d’entre eux l’ont déjà pris en exemple et ont construit leur propre installation sanitaire.
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