De nouvelles pratiques font leurs preuves au Pakistan

Sujets: AsieSanté communautaire
| 29 janvier 2015

Chaque année au Pakistan, environ 200 000 bébés meurent pendant le premier mois suivant leur naissance et moins de la moitié des femmes accouchent en présence d’un professionnel de la santé.

Cependant, si vous vous aventurez sur l’étroit chemin qui sillonne les montagnes de Battagram, un district situé dans le nord du Pakistan, vous tomberez sur un village paisible du nom de Garhi Nawab Said. Là-bas, un miracle s’est produit : les mères et leurs nouveau-nés survivent!

Le Croissant-Rouge du Pakistan et la Croix-Rouge canadienne ont uni leurs forces afin de mettre en œuvre un programme de rétablissement intégré qui a déjà permis de sensibiliser des milliers de personnes vulnérables, en plus de leur offrir des services et des renseignements vitaux. Grâce à des partenariats avec le gouvernement, des groupes locaux, des professionnels de la santé et des bénévoles, les programmes de santé des mères, des nouveau-nés et des enfants (SMNE) sauvent des vies en encourageant les collectivités à adopter de bonnes pratiques en ce qui concerne les soins maternels et infantiles.

Naz est l’une des mères habitant le village de Garhi Nawab Said qui profitent de ce programme.
« Ici, ce sont les hommes plus âgés et la belle-mère qui prennent les décisions dans la famille », a confié Naz, derrière son voile noir. Comme la majorité des femmes pakistanaises, Naz a emménagé avec la famille de son mari lorsqu’elle s’est mariée. Il revient à sa belle-mère, Sultana, de choisir l’endroit où Naz donnera naissance et de guider la mère dans l’éducation de son enfant.  

Les femmes comme Sultana font office de sages-femmes dans leur propre famille et suivent fidèlement ce que leur a enseigné, jadis, leur propre belle-mère. Malheureusement, elles ignorent que certaines de ces pratiques traditionnelles contribuent aux taux élevés de mortalité infantile et maternelle au Pakistan.

Le programme de rétablissement intégré de la Croix-Rouge s’adresse à tous les membres de la famille. Sans un appui général, il est difficile de changer des traditions qui sont ancrées depuis des siècles. La compréhension est essentielle à la mise en pratique. Pour ce faire, le programme crée des comités de femmes qui se réunissent afin de disséminer des conseils importants sur les mesures à prendre pour assurer la survie des mères et des nouveau-nés au moment de l’accouchement et pendant les jours critiques qui suivent.

Naz et Sultana ont assisté à l’une de ces rencontres. Elles y ont appris l’importance d’accoucher dans un hôpital géré par le gouvernement. Naz a affirmé que le soutien de Sultana est indispensable.

« Si elle participe aux rencontres et se renseigne sur les précautions à prendre, je suis convaincue qu’elle les mettra en pratique, a expliqué Naz. Du moment que j’ai l’appui de ma belle-mère, mon mari ne s’opposera pas aux soins prénataux et à l’idée que j’accouche à l’hôpital. »

Grâce à l’aide de la Croix-Rouge, Naz et Sultana transmettront leurs nouveaux acquis aux générations futures.  

« J’ai appris à bien prendre soin de la mère et de l’enfant, a dit Sultana. Maintenant, je me fais moins de souci pour mes belles-filles et mes petits-enfants. »