Une bénévole raconte son expérience à la suite des inondations à Thunder Bay

Sujets: Au CanadaNos réussites sur le terrain
| 14 août 2012

 

« Après avoir vu ce que ces gens ont traversé, jamais plus je ne tiendrai les choses pour acquises. » -- Lisa Murphy, bénévole en services aux sinistrés

Ce fut l’une des plus importantes interventions de la Croix-Rouge dans l’histoire de l’Ontario. Après les pluies abondantes qui se sont abattues sur Thunder Bay, la ville a été envahie par une eau insalubre chargée de résidus d’égouts. Environ 5 000 foyers ont été touchés, et l’état d’urgence a dû être déclaré.

Le bris d’une pompe à l’usine d’épuration des eaux est à l’origine des dégâts. La pompe a relâché son contenu qui s’est déversé dans les maisons à une vitesse folle. À certains endroits, l’eau a monté de sept pieds en quelques minutes. Des parties de maisons, des biens personnels et des débris se sont empilés sur les terrains et dans les rues.

En moins de 24 heures, Lisa Murphy, une bénévole en services aux sinistrés de la Croix-Rouge, était sur place pour diriger des équipes. Elle venait de revenir de Timmins neuf heures plus tôt où sévissaient alors des feux de forêt.

Lisa a été affectée à la gestion de 10 équipes qui devaient aller de porte en porte pour évaluer les besoins des sinistrés. Plus de 500 foyers ont été visités en quatre jours. « Non seulement leur maison avait-elle été virée sens dessus dessous, mais ils vivaient en plus comme dans un égout à ciel ouvert », raconte Lisa. Elle se souvient qu’à certains endroits, la pile de débris dépassait la structure. « Je me rappelle un moment où je tentais de réconforter un résidant. J’ai regardé autour de moi, et je me suis dit qu’après avoir vu ce que ces gens ont traversé, jamais plus je ne tiendrai les choses pour acquises. »

Lisa faisait partie des 160 bénévoles qui se sont dévoués corps et âme pour aider les sinistrés, travaillant de longues journées de 16 heures par une chaleur de 38 degrés. Ils ont dû combattre la canicule, les risques d’épuisement, les problèmes grandissants de moisissure. « Tu es là pour aider les gens. C’est ça, la Croix-Rouge, explique Lisa. Ces gens ont vécu un drame et malgré tout, certaines personnes ont conservé le sourire. Cela m’a fait comprendre qu’on peut garder le moral, même durant les pires épreuves. » Lisa se rappelle que, même s’ils n’avaient plus rien, les gens étaient très reconnaissants d’obtenir une simple trousse de nettoyage, des produits d’hygiène ou que quelqu'un soit là pour les écouter. « Ce n’est pas le travail le plus facile, mais ce sont de tels moments qui me procurent une grande fierté d’être bénévole pour la Croix-Rouge. »

Après neuf journées de travail intense, Lisa a pu retourner chez elle. Elle a été renversée par tous les témoignages d’appui qu’elle a reçus de la communauté et des donateurs de la Croix-Rouge. Lisa tire une grande satisfaction de son travail de bénévole sachant qu’elle aide les gens au moment où ils en ont besoin, et ce, même si elle doit parfois travailler dans des conditions extrêmes : « Je ressens un profond sentiment d’accomplissement dans mon cœur de pouvoir donner au suivant. »